Le duo d’artistes nous propose une installation composée d’une impression sur tissu et de drones, ces véhicules aériens pilotés à distance.
Ici, l’image d’un ciel bleu flotte dans l’air grâce à l’action de deux drones. Ceux-ci, alimentés en continu volent de façon stationnaire dans la pièce.
Ce paysage contemplatif est cependant vecteur d’un message important. Par cette création, les artistes proposent une inversion absurde : les drones portent cette portion de ciel alors qu’habituellement ils sont en mouvement et se déplacent dans cet espace qu’est le ciel. L’action des drones est réduite, ils sont le support d’accroche de cette représentation du ciel bleu mais en aucun cas ils perdent leur charge symbolique. Nous les associons toujours à des outils de prévention ou engins de surveillance, ou encore des tueurs invisibles, … Les drones inquiètent autant qu’ils fascinent.
Le dispositif est simple et entièrement visible, les drones sont visuellement présents et leur présence est accentuée par l’environnement sonore qui laisse entendre le son des moteurs et du vent produit par ces deux machines.
À première vue, cette installation poétique et légère nous renvoie rapidement au le côté effrayant de ce joli bleu. En effet, dans un contexte de guerre, le ciel bleu n’est pas rassurant puisque par temps clair les drones bombardiers peuvent se déplacer et donc tuer. Le ciel gris est lui au contraire beaucoup plus apprécié puisqu’il est associé aux journées calmes lors desquelles les drones ne peuvent pas voler.