Alice et David Bertizzolo conçoivent leurs œuvres comme on sculpte dans l’espace. Symbiose du travail en volume, leur travail monumental, in situ, est l’expression d’un désir : celui de capturer le temps, d’immortaliser comme on photographie un instant de vie fugace.
Alice & David Bertizzolo utilisent la récurrence. Leurs créations sont basées sur la multiplication d’un même objet qui, collectivement, forme une entité nouvelle. L’objet travaillé est «usuel», une forme simple, industrielle, le produit du quotidien. Leur désir est celui d’une élévation, d’un travail monumental à l’échelle réaliste questionnant la notion d’inaccessibilité et d’un sentiment métaphysique puissant. Leurs installations suscitent le trouble, le doute chez celui qui regarde. Les formes invoquées sont naturelles mais créées avec un produit dit culturel, manufacturé ou industriel. Pratique et esthétique sont mises en dialectique. Il y a un désir de corruption de l’objet, de perturbation des mesures, des proportions. Leurs sculptures sont imaginées autour de la notion d’étonnement et de dérèglement des perceptions. Celui qui regarde doit constamment changer de focale sur l’œuvre. Le regard de l’autre est délibérément mis dans une position de tentative d’appréhension en déséquilibre constant.
Via Lactea représente onze pissenlits géants faits de poteaux en pin sylvestre, couronnés de 2200 bouteilles de lait. Chargés à l’énergie solaire pendant la journée, ils s’illuminent à la tombée du jour grâce à des capteurs lorsque les gens passent en dessous.
Via Lactea représente onze pissenlits géants mesurant 5,5 mètres de haut, faits de poteaux en pin sylvestre, couronnés de 2200 bouteilles de lait en plastique blanc opaque. Chargés à l’énergie solaire pendant la journée, ils s’illuminent à la tombée du jour grâce à des capteurs lorsque les gens passent en dessous.
Dans le cadre de la ville, les sculptures s’apparentent plutôt à des lampadaires, puisqu’ils sont imaginés par le spectateur urbain. Tandis qu’en milieu rural et naturel, le spectateur aura plutôt tendance à voir en ces objets des références à la nature, ressemblant tantôt à des fleurs, tantôt à des arbres. Les bouteilles de lait recyclés en guise de pétales posent la question de la réutilisation d’un produit manufacturé et industriel pour créer une forme plutôt naturelle, chère aux Bertizzolo.
À la tombée du jour, les fleurs deviennent véritablement des lampadaires qui viennent s’éclairer sous la présence des passants, proposant ainsi une symphonie lumineuse rythmée par la ville et ses individualités.