Qu’il présente le corps – et notamment le sien – en marcheur inflexible, en christ vacillant ou en figurine-objet grimaçante, Pascal Bauer poursuit toujours avec la même esthétique forte sa mise en portrait de l’aliénation de l’individu par une collectivité de plus en plus technologique.
Plasticien autant qu’artiste audiovisuel, Pascal Bauer a développé une recherche esthétique plaçant la force mais aussi la fragilité de l’individu sous le prisme inquiétant du regard collectif. Corps figés dans l’objet, comme ses figurines grimaçantes de Ne Laissez Jamais Vos Enfants Seuls ; Corps enfermés dans l’écran, qu’ils soient humains comme ce corps christique soumis à une tension expiatoire (L’Elu) ou ce corps nu défilant virtuellement sur son rail (La Foule), ou animaliers, comme ce taureau monté sur son bras robotique giratoire et « chargeant » le public l’entourant (Le Cercle) ; le travail de Pascal Bauer transcende par l’image ce cheminement contraint de l’individu vers le collectif omnipotent.
Un cheminement souvent chaotique, toujours perturbant, où l’artiste semble parfois payer de sa personne en mettant directement sa propre image en jeu, mais qui confère à ces pièces une force fascinante, où le choix du médium est moins déterminant que la quête de sens.
Dans cette gravure, Pascal Bauer poursuit toujours avec la même esthétique le thème de l’aliénation de l’individu par une collectivité de plus en plus technologique. Ici, l’artiste a gravé littéralement “dans le marbre” un tchat découvert sur Internet qu’il a reproduit à l’identique. La noirceur des échanges place la force mais aussi la fragilité de l’individu contemporain sous le prisme inquiétant du regard collectif.