Véritable sculpteur audiocinétique, il tire son matériau premier de la relation intime entre le son et l’image. Kolgen travaille à créer des objets qui prennent la forme d’installations, d’oeuvres vidéo et filmiques, de performances et de sculptures sonores. En exploration constante, il travaille à la croisée de différents médias, élaborant ainsi un nouveau langage technique et esthétique.
L’impact du territoire sur les humains est au centre même des préoccupations d’Herman Kolgen. Les tensions brutes qui en résultent de même que l’interaction des éléments entre eux constituent l’épicentre de sa démarche. Son travail protéiforme est, par exemple, son approche radiographique : un effet rayon-x, dans sa qualité d’immatérialité, qui permet alors de donner à voir l’invisible.
Combinée, associée au numérique et à l’électronique à travers un travail d’une extrême sensibilité, son approche est alors détournée vers des formes hybrides. Sa pratique de l’installation intègre également un important travail de spatialisation, notamment au niveau sonore. La conception et l’utilisation de systèmes aléatoires d’auto-génération du son et de l’image permettent ainsi de créer des espaces sonores immersifs.
En exclusivité pour le festival Chroniques à Aix en Provence, l’artiste québécois présente une installation issue de sa performance Seismik: une plongée sensorielle ou frictions sédimentaires, ondes magnétiques et grondements de la matière s’entrechoquent sur fond de dislocation visuelle et sonore.
L’artiste figure ici son obsession pour la nature et le magnétisme que celle-ci exerce sur l’homme. Il reprend les codes de la représentation du territoire. Cartes, données, images virtuelles et naturalistes s’entremêlent et créent un spectacle total tellurique et rugueux.
Le spectateur est invité à vivre cette vision personnelle à travers un parcours immersif. Tous les éléments qui le composent mettent en exergue une contradiction: la perception augmentée, l’infinité de possibilité que le paradigme numérique nous offre, en contrepoint de l’élément terrestre, notre héritage planétaire unique, ce singulier support de l’évolution des espèces depuis des centaines de millions d’années, et que nous découvrons aussi fragile ces dernières décennies par notre seule activité .