Christophe Bruno propose une oeuvre pluridisciplinaire (net art, installations, performances en réseau, pièces conceptuelles, peinture et sculpture) qui dépeint une vision critique du phénomène de la mondialisation dans les champs du langage et de l’image.
Aimant particulièrement se mesurer aux robots de Google et de Yahoo, Christophe Bruno envisage le Web comme un texte à réagencer en permanence.
Aussi, s’il s’applique à révéler les dispositifs et les mécanismes invisibles à l’œuvre sur le réseau, il s’emploie, dans la plupart de ses productions, à rendre tangibles les différentes données du monde comme par exemple dans la performance Human browser, dans laquelle il dirige à distance un acteur muni d’un casque audio qui doit répéter des bribes de phrases recueillies depuis Internet.
Fascinum est un hack de Yahoo. Il montre en temps réel les photos d’actualités les plus vues sur les différents portails nationaux Yahoo. Le spectateur surfe sur la vague d’infotainment et expérimente les paradoxes de la pensée unique et globalisée.
Ce “sentiment d’une omniscience invisible” est, à comparer avec les tendances développées par des entreprises tentaculaires comme Yahoo ou Google, qui compilent, archivent nos données pour une surveillance continue. Ici, le spectateur est lui même observateur de sa propre fascination, victime et complice, gardien et prisonnier.