Ses différents projets dessinent un oeuvre qui touche autant à l’identité et sa standardisation virtuelle et mercantile, que l’intimité, le phénomène des Webcams et de la télésurveillance, les médias, les jeux, ou bien encore la fiction.
Les différents projets de Nicolas Frespech dessinent une œuvre qui touche autant à l’identité et sa standardisation virtuelle et mercantile, que l’intimité, le phénomène des Webcams et de la télésurveillance, les médias, les jeux, ou bien encore la fiction. Il explore le réseau internet pour ses qualités relationnelles et artistiques, jouant avec les paradoxes du réseau et réalisant de micro-créations critiques sur la mercantilisation d’Internet. Nicolas Frespech questionne le net art en multipliant les expérimentations, particulièrement dans le domaine de la téléphonie mobile.
Ses créations proposent toujours une réflexion sur les modes de production artistiques à l’aide de diverses technologies numériques (Internet, téléphonie mobile, photo, flux RSS…).Souvent exposé aux feux de l’intime, et sous couvert d’une apparente dépossession du geste de l’artiste.
Non seulement le travail de Frespech porte un regard sceptique sur les nouvelles technologies et affectionne les grésillements du low tech et de la basse définition ; plus encore, il nous conforte dans l’idée que toutes ces images produites par le texte ou la photographie ne sont jamais pour l’artiste les motifs d’une surexposition obscène, mais bien “un magasin d’images”.
« Ce site est inintéressant », « Je suis secrètement amoureux de ma mère », « Je me sens seul trop souvent »… Sont autant de secrets que l’on peut lire sur le plateforme en ligne. Les Secrets est une oeuvre qui devient notre amie, à qui l’on se confie.
Plate-forme en ligne participative, les Secrets est la première oeuvre en ligne achetée par un FRAC (fond régional d’art contemporain) en 1998. Cette plongée dans l’intimité est l’une des thématiques abordées par l’artiste. La plateforme débute par “Je suis ton ami(e)… tu peux me dire tes secrets!”, et laisse ensuite apparaître tour à tour, les secrets récoltés depuis plus de 15 ans d’existence. Archive maintenant fermée à la participation, “je suis ton ami(e) tu peux me dire tes secrets” nous laisse lire l’intimité, parfois sérieuse, parfois provocatrice, des milliers d’utilisateurs du réseau globalisé d’internet. L’oeuvre questionne également la communication et la proximité entre les individus à l’ère d’Internet, la confiance accordée à l’étranger et l’inconnu.
L’oeuvre provoque différentes réactions chez le spectateur et joue sur l’ambiguïté de la vérité et de la source du message. On se demande alors, quels messages sont ceux qui sont réellement des secrets. On en vient à imaginer la vie d’individus qu’on ne connaît pas, à les envier ou au contraire, en avoir pitié. Les thèmes de la haine, l’amour et le sexe sont les secrets qui reviennent le plus fréquemment et expliquent la censure dont l’oeuvre a souffert par la suite (pour obscénité).