Timothée Talard possède deux phases différentes dans son approche à la création. Dans ses productions, il tend de plus en plus vers un geste plus minimaliste.En effet, il considère le trait dans la peinture comme une frontière. C’est une production qui met en exergue l’acte de peindre face à l’objet immaculé de la production industrielle. Les séries sont au cœur de sa production.

Ses peintures et aquarelles se concentrent sur la force du sujet représenté seul dans l’espace vide du tableau sur fond noir ou blanc.Le sujet lui n’apparaît pas entièrement, il se devine grâce à l’agencement de formes ; lorsque le fond est noir le sujet change même d’apparence en fonction de la lumière et de l’angle de vue.

Au-delà de son histoire personnelle et des questions sociétales qui traversent ses œuvres (les énergies salissantes, les travers et les revers de l’industrie…), la peinture de Timothée Talard questionne l’acte de peindre lui-même.Dualité entre le beau et l’agression du quotidien, par l’image mais aussi les matériaux et matières utilisées

L’origine de sa création est peut être plus généralement la culture urbaine : violences, addictions, fétichismes, pratiques de gangs ou simplement d’une jeunesse en quête d’identité, prête à se laisser aller dans toutes pratiques «initiatiques», illicites, transgressives, pour acquérir un sentiment de liberté qu’elle ne parvient jamais à conserver que de manière éphémère.