Dans ses productions, Flavien Théry, souhaite explorer l’ensemble du spectre de la lumière, aussi bien visible qu’invisible, matérielle qu’immatérielle.
Flavien Théry envisage la lumière comme une réalité partagée entre un phénomène externe et la conscience. La perception visuelle devient ainsi la matière-même de son travail. La plupart de ces dispositifs mettent en jeu la notion de point de vue, de sorte que l’observateur se confronte à de multiples vérités coexistant au sein d’un même espace, mettant en lumière son rôle dans l’avènement de sa vision. L’oeil du spectateur devient le lieu où s’opère la réduction d’un ensemble de possibles en une vérité unique, liée à sa position dans l’espace.
De la même façon, certains de ses projets présentent la lumière blanche comme la somme de combinaisons infinies, qui se révèlent dans l’espace imaginaire réfléchi par un miroir noir. Nos capacités perceptives peuvent aussi être éprouvées de manière temporelle, afin de voir littéralement comment le cerveau crée le blanc et l‘ensemble des nuances colorées, à partir d’événements isolés.
Il déploie ainsi les dispositifs nécessaires à une mise en forme des questions et paradoxes qui découlent d’une tentative de penser la lumière, en éprouvant la vision pour interroger nos certitudes quant à ce que nous nommons le réel.
A la manière d’un prisme, ce dispositif décompose la lumière blanche en un spectre de couleurs organisées en une suite de compositions géométriques, affichées par un écran à cristaux liquides modifié
En plus de la transparence, cette modification rend possible la perception simultanée des deux aspects complémentaires de l’information de couleur : en positif et en négatif, selon que la lumière se réfléchit ou non sur le miroir, à l’arrière du prisme.
Notre vision binoculaire rencontre alors un paradoxe perceptif, ces motifs et couleurs étant tout à la fois perçus en tant que surface et comme espace, à l’intérieur du prisme. Notre raison est également troublée de constater qu’en fonction de notre point de vue, une même information peut délivrer des sens contradictoires.
Toujours autour des miroirs, l’artiste crée un miroir noir en rotation qui reflète et analyse la lumière provenant de l’anneau. Il révèle comme un prisme pourrait le faire, les couleurs contenues dans cette lumière blanche, qui varient toutes en fonction de la position du miroir et de celle du spectateur.
Dans son travail, la pierre est mise en lumière, elle ouvre sur une dimension cachée, comme un univers parallèle qu’elle semble contenir, concentrant l’espace dans son volume fini. Théry travaille essentiellement le rapport qu’entretien la lumière avec la matière qu’elle rencontre. Ses recherches s’inscrivent dans le sillage de l’art optique et cinétique. Son questionnement sur la nature de la réalité chemine entre art et science, faisant la part belle à la lumière.