La démarche artistique de Lukas Truniger est traversée par des questionnements multiples. Quelle est la représentation d’un algorithme sur scène ? Quel est le rapport entre l’ordinateur et l’homme, entre le virtuel et la société ? Quel est le rapport entre algorithme et performeur, entre logiciel et spectateur ? Comment penser un instrument numérique pour la scène ? Comment faire apparaître le processus numérique ?
Il est fasciné par les processus en réseau et les concepts à plusieurs dimensions. Code et circuits électroniques conçus sur mesure, instruments piratés et outils réaffectés sont devenus la matière première de ses œuvres : musiques de spectacle, performances, installations multimédia et création de nouveaux instruments.
102 écrans, 102 hauts-parleurs, des algorithmes, des logiciels d’apprentissage-machine… Déjà Entendu ! An opera automaton revisite avec des technologies modernes le mythe de Faust, transformant la légende classique en opéra électronique.
Déjà Entendu est une installation qui se base sur des textes et mélodies d’opéra inspirés par le mythe de Faust – l’épopée de la curiosité humaine et de ses limites. 102 écrans et haut-parleurs sont disposés afin de créer des schémas répétitifs, projetant le virtuel dans l’espace. Les phrases et mélodies des chanteurs sont reproduites à l’aide de logiciels d’apprentissage automatique. Une nouvelle version de Faust est créée, en mouvements fragmentés de sons et de lumières. c’est un jeu avec les frontières de la perception. L’instant où le langage perd son sens, devient abstrait et révèle ainsi la véritable poétique (dans toute son absurdité) du numérique.
102 hauts-parleurs, des algorithmes, des logiciels d’apprentissage-machine… Déjà Entendu ! An opera automaton revisite avec des technologies modernes le mythe de Faust, transformant la légende classique en opéra électronique. Sous nos yeux, une oeuvre nouvelle s’auto-génère, en mouvements fragmentés de sons et de lumières.
L’installation de Lukas Truniger explore les contours sous-jacents du langage et invente une nouvelle architecture sonore et sémantique. C’est la structure musicale du langage qui est le point de départ de ce travail. Le mur, composé d’objets industriels (écrans LED et haut-parleurs communément utilisés pour les annonces publicitaires dans l’espace public) est activé par des algorithmes intelligents qui, omniprésents dans notre société et en perpétuelle relation avec nous (dans notre smartphone par exemple), transforment notre façon de parler et d’écrire.
A travers cette oeuvre, Lukas Truniger projette le virtuel dans l’espace réel, joue avec les frontières de la perception et fait émerger l’instant où le langage perd son sens et devient abstrait. Poussée à ses limites il ne conserve finalement qu’une structure purement rythmique et mélodique – une propre poésie numérique.