Ada, ce gros ballon incrusté de bâtons de charbon, invite le spectateur à le saisir pour laisser une trace sur les murs auparavant blancs de la salle.
Mélange entre un hérisson rempli d’hélium et une molécule utilisée en biotechnologie, cette oeuvre ludique et cinétique se laisse mouvoir selon la bonne volonté des visiteurs, qui peuvent s’amuser avec. De par la taille de la balle, le visiteur est submergé, il devient partie intégrante de l’oeuvre.
Cette expérience interactive et collaborative permet de faire participer un troisième participant, le spectateur, celui qui ne prend pas part au jeu. Intuitivement, le spectateur veut toucher et diriger les mouvements de cette balle rebondissante, et ainsi, dessiner l’aspect final de l’oeuvre. Chaque visiteur peut laisser la trace de son passage mais il peut aussi choisir de ne pas participer, et de se positionner seulement en observateur.
L’oeuvre est donc évolutive : s’il y a un point de départ, la balle seule dans une salle blanche, il n’y a pas de point d’arrivée, elle se transforme de jour en jour. Au fur et à mesure, les bâtons de charbon s’étiolent et les murs se noircissent. En outre, selon le point de vue adopté, l’oeuvre peut englober à tour de rôle la balle, la balle et la salle, les traces laissées sur le mur… Le spectateur peut se revendiquer artiste et créateur.
Cette oeuvre, éminemment ludique, se transforme grâce à son titre. Si la balle s’appelle Ada, ce n’est pas seulement en hommage à la pionnière de la programmation informatique Ada Lovelace, qui rêvait d’une machine automatisée permettant de créer de l’art ex-nihilo et dont “Ada” devient un des avatars possibles.
Donner un nom féminin à cette oeuvre permet de lui insuffler une vie propre, une personnalité. De cette manière, ADA devient potentiellement l’artiste, qui vit indépendamment, qui note aux murs des signes impossibles à déchiffrer, qui se complexifie de jour en jour.