Cette silhouette flottante est une oeuvre de Cédric Le Borgne, elle fait partie de sa série “Les Voyageurs”.
Parée de lumière dès la tombée du jour, elle donne l’impression d’être en mouvement, en vol, ou en train de plonger dans ce monde qui serait sa piscine.
Cette silhouette humaine androgyne survole les visiteurs. Au détour d’une rue, elle suscite à partir de la beauté d’un moment fugace une émotion inattendue.
L’enchantement se produit.
Même si cette silhouette semble bien solitaire, un réseau de voyageurs est exposé de part et d’autre du monde, de Séoul à Toulouse. Faisant fi des frontières, ces hommes et femmes de fer nous invitent à la rêverie.
Cédric le Borgne s’attèle à réenchanter notre monde, à saupoudrer une poésie du quotidien où il le peut. Il travaille avec le réel et à partir du réel, pour créer un espace autre, entre ciel et terre, à la lisière du rêve et du fantastique. Il investit l’espace de la ville, y décèle une poésie et nous invite à poser un regard différent sur cet espace.
Il y a un élément de surprise qui nous bouscule un peu : chacun est libre de s’imaginer à la place de ces statues à caractéristiques humaines, sans visage, emmitouflées dans leur silence. La rencontre et la confrontation dans l’espace public avec ce double sont le terreau fertile de la création artistique, l’oeuvre doit interpeller et favoriser le contact.
Cette sculpture est, au fond, un hommage : à la société, à l’environnement, à la vie.
Si gracile et poétique qu’elle soit, cette sculpture est faite de grillage plié, habituellement utilisé pour la création de poulaillers : l’artiste sublime le matériau, et encore une fois extrait la beauté de l’ordinaire.