Comme dans un écrin, l’objet Temps!Réel prend vie et danse sous la lumière.
Cet objet que l’on penserait sorti d’un cabinet de curiosité nous permet d’observer une étrange boîte noire. Notre vision se trouble face aux oscillations lumineuses, le mouvement brouille les frontières de la réalité, il devient impossible de s’imaginer l’objet dans l’espace.
L’oeuvre poétique et précise, présente une structure de métal et de plastique qui est mise en mouvement sous l’effet de lumière stroboscopique. Fanatique de bidouillage, Maxime Damecour fait rencontrer la mécanique à la matière pour animer cette installation poétique. Plusieurs effets d’optique se produisent : le fil semble bouger dans le sens contraire de son mouvement, les images deviennent des “plans cinématographiques”.
De la même façon que l’on modifie un film en manipulant la pellicule au montage, on peut faire de même avec un matériau qui semble solide, avec un peu de connaissance informatique. Ici, les matériaux semblent montés “plan sur plan”.
Ce procédé, habituellement utilisé au cinéma, se traduit matériellement. Les images semblent saccadées, elles se coupent abruptement pour signifier un avancement temporel. Le cinéma, tellement présent au quotidien, influe notre façon de voir.
Simplicité et délicatesse se dégagent de cette structure, notamment grâce aux matériaux choisis, quotidiens et assez “low tech”. Les installations low tech sont peu gourmandes en énergie, souvent issues de matériaux recyclés. Ici, c’est la maille en plastique et le câblage d’aviation qu’il ennoblit à travers sa sculpture.
Cette animation provoque un effet étrange sur le spectateur qui permet à l’artiste de questionner notre rapport au réel, tout ce qui est vu ne peut pas être cru.
L’artiste joue avec les limites de la gravité, en proposant plus une envie d’objets animés qu’une réalité d’objets en mouvements.